D’un métier qui a longtemps été la porte d’entrée des commerciaux pour construire leur carrière au sein du Marché France, le métier de conseiller de vente au CRC est passé en à peine une décennie, à un métier de référence, reconnu bien au-delà du Commercial, un métier qui demande une formation longue et complexe, un savoir-faire exemplaire et davantage de souplesse horaire pour couvrir la charge et garder un NPS ou un taux de contact client, au top niveau.

Aujourd’hui, les métiers de vente et supports des CRC, Agences, PLAFF, Team, Groupes, SL, sont tous regroupés sous la même appellation « conseiller de vente ». Qu’est-ce que cela signifie réellement ?

  • S’adapter aux différents profils clients
  • Intégrer rapidement les nouveaux process, les réglementations de plus en plus complexes
  • Se former en permanence sur des applications censées simplifier les tâches
  • Être polyvalent
  • Travailler sur différents logiciels, spécifiques à chaque besoin
  • Traiter des clients Worldwide fidèles, de plus en plus exigeants et précis dans leurs demandes, dans les délais de réponses attendus et voulant s’adresser à des professionnels, comme eux.

C’est de tous ces ingrédients qu’est composé le savoir-faire du conseiller de vente d’aujourd’hui.

Or, avec comme seul projet d’avenir des diminutions d’effectifs dans la plupart des entités, l’attrition des métiers en province, le refus dogmatique de la mobilité professionnelle et l’absence de valorisation des compétences acquises, que reste-t-il comme sujet de motivation et d’engagement aux salariés concernés ?

En faisant du commercial et plus particulièrement des CRC, la terre d’accueil des salariés en redéploiements, la Direction du Commercial prend un double risque : elle met les nouveaux arrivants face à des métiers difficiles qu’ils ne sont pas toujours en mesure d’appréhender et elle détériore l’image du métier de conseiller.

En effet, comment expliquer aux nouveaux arrivants qui parfois sont déjà N4, qu’ils vont devoir se former pendant des mois pour atteindre un niveau d’excellence au bout de 2 ans minimum, et cela sans aucune progression ou reconnaissance salariale ?

Comment expliquer également aux techniciens N3, reconnus experts dans leurs métiers, qu’ils auront beau faire toujours plus et même former leurs collègues, cela ne changera rien, ni à leur évolution de carrière, ni à la reconnaissance de leurs compétences ?

La Direction commerciale fabrique la démotivation et la perte de sens. Malheureusement, tout le travail des managers de proximité et des cadres locaux, ne saurait suffire pour les rebooster.

L’excellence est une notion qui rapporte beaucoup à l’entreprise, mais elle a aussi un coût, qu’il faut savoir assumer.

La CFDT demande qu’une véritable réflexion sur les parcours métiers du commercial soit engagée sans tarder.

A l’instar d’autres entreprises, la CFDT est convaincue que des solutions valorisantes et stimulantes existent et peuvent être appliquées au sein du commercial. Il est temps d’être plus ambitieux et volontaire. Il faut sortir des challenges S’team, des « 3 points » annuels, des DIP ou d’autres primes individuelles qui ne sont plus à la hauteur de l’engagement et des compétences déployés par les conseillers de vente.

La CFDT reste méfiante sur tous ces nouveaux concepts et outils, qui sous couvert de rendre les salariés plus autonomes, de leur permettre de construire leur avenir professionnel et être acteur dans les projets de l’entreprise, génèrent finalement pour la plupart, que frustrations et incompréhensions.

Pour qu’Air France puisse être « la compagnie de la relation attentionnée », elle doit aussi montrer qu’elle sait être attentionnée envers ses salariés.

La CFDT a des idées à soumettre et attend de la Direction un engagement fort et sincère envers ses salariés.

 

Vos Délégués CFDT du Marché France