cceafLors de ce CCE, la Direction Générale a précisé :

  • Pas de départs contraints en cas d’aboutissement des négociations (départs volontaires)
  • Calendrier des négociations détendu jusqu’à fin janvier 2016
  • La mise en œuvre de Perform 2020 étendu au-delà de 2017

Ci-dessous la déclaration CFDT lors de ce CCE :

Déclaration CFDT CCE, 22 oct. 2015

La CFDT ne peut accepter que le plan PERFORM 2020, présenté initialement comme un plan de retour de la croissance se soit mué en plan d’attrition suite au blocage qui dure maintenant depuis près de 18 mois entre la Direction et le principal syndicat de pilotes.

Ce que chacun appelle aujourd’hui le plan B, est un scénario d’attrition de l’activité long-courrier qui ne répond en rien aux objectifs stratégiques présentés dans le plan Perform. La CFDT y est fermement opposée.

Il ne permettra pas d’atteindre un résultat d’exploitation suffisant pour financer les investissements futurs, pourtant nécessaires. Il ne résout rien non plus en termes de différentiel de compétitivité entre Air France et ses principaux concurrents.

Notre organisation syndicale maintient que ce scénario est comparable à celui observé chez Alitalia. Il ne permettra pas le rebond espéré et pourrait entrainer la perte d’indépendance d’Air France et du groupe AFKL.

Mais ce plan B qui suscite une hystérie médiatique et politique, n’est qu’une partie du plan Perform 2020.
Le plan Perform contenait en effet des objectifs d’amélioration de l’efficacité économique et commerciale, de rationalisation, d’adaptation, de retour à l’équilibre du Point à Point. Autant de termes pudiques qui ne doivent pas masquer les inévitables effets sur l’emploi.

La CFDT ne nie pas l’impact prévisible des nouvelles technologies dans les aéroports (self boarding, dépose bagages automatiques, bornes libres services, enregistrement sur internet, etc…) qui vont encore se développer de manière exponentielle. Ces mutations doivent être anticipées pour en atténuer les conséquences sociales.

La CFDT ne refuse pas l’amélioration de la productivité, à condition que les salariés y retrouvent leur compte en termes d’équilibre vie professionnelle/vie privée et de reconnaissance professionnelle.

Mais ces sujets n’ont pour l’instant pas été abordés, si ce n’est sous l’angle, certes légitime mais très réducteur, des considérations financières et budgétaires.

La CFDT exige un calendrier de négociation et demande que ce calendrier soit détendu jusqu’au premier trimestre 2016.
Les atermoiements de ces derniers 18 mois ne permettent plus de viser la cible à fin 2017, aujourd’hui absolument irréalisable, tant sur le plan opérationnel que sur la conduite managériale des transformations.

La CFDT demande que le calendrier de mise en œuvre de Perform (hors plan B) soit lui aussi détendu jusqu’à fin 2019. Cela tombe bien, le plan s’appelle Perform 2020.

La CFDT, conformément à la ligne qu’elle suit depuis près de 10 ans, réitère son opposition définitive à tout plan de départs contraints.
Notre organisation syndicale alerte depuis de longs mois sur les risques psycho-sociaux, sur l’incompréhension des équipes et du management, sur l’absence de réflexion sur les organisations de travail, sur la nécessité de donner corps à une ambition collective qui ne se résume pas à la réduction des coûts.

La CFDT considère enfin que les évènements du 5 octobre, évidemment condamnables et condamnés par nous, marquent aussi une faillite managériale, une incapacité de la Direction à communiquer avec ses salariés.

L’immobilisme n’est pas une option, le statu quo serait mortifère. La CFDT appelle tous les protagonistes, syndicats et Direction, à sortir des postures et à se mettre d’urgence autour de la table des négociations. Il ne suffit pas de déplorer ou dénoncer la violence sociale, il faut trouver ensemble les moyens de l’éviter, avec lucidité, courage et détermination.

Les élus CFDT