RESULTATS TRIMESTRIELS

Les Plus : Beaucoup d’indicateurs sont au vert à la fin de ce semestre.
Le résultat d’exploitation est positif de 61 Millions d’Euros grâce à une bonne performance de l’activité réseau (Passage + cargo) d’Air France et de Transavia qui devrait annoncer pour la première fois  un résultat positif à la fin de l’année.
La recette unitaire hors change est en hausse de 1 point (2points pour le 2 ème trimestre) et le chiffre d’affaires au transport augmente de 5%.
Le groupe Air France n’avait pas connu une croissance de sa recette au siège kilomètre offert(RSKO) depuis l’été 2014.
Cette croissance est portée par un marché européen dynamique et par le redressement de l’Amérique Sud et de l’Asie avec la reprise des marchés chinois, japonais et coréens.
L’activité Maintenance soutient toujours la rentabilité du groupe par un résultat d’exploitation positif et une marge d’exploitation élevée.
Cependant, la pression concurrentielle des constructeurs aéronautiques et des équipementiers ainsi que les relations difficiles avec General Electric sur l’activité moteurs ralentissent cette croissance.
Les moins : La difficulté du groupe Air France à atteindre ses objectifs de baisse de coûts. L’objectif 2017 de -1,5% est reprévisionné à -1%.
Les coûts nets de maintenance à l’heure de vol sont en hausse de 7,7% et sont refacturés à l’activité Réseau (Passage+ Cargo).
Notre performance opérationnelle médiocre augmente le montant des compensations clients. Pour rappel, l’amélioration de la performance opérationnelle est l’une des priorités du budget 2017.
Les résultats de Hop avec un résultat d’exploitation, un chiffre d’affaires, et de l’activité en baisse

JOON

Concrétisation du projet Boost, la marque JOON a été présentée Lundi 25 Septembre au salon international Top Résa qui réunit tous les professionnels du tourisme.
Après une longue et âpre négociation avec le principal syndicat des pilotes, la création d’une filiale d’Air France (hors KLM) a été actée au début de l’été.
Ce ne sera pas une compagnie aérienne mais une société d’affrètement qui récupèrera des Airbus d’Air France et les louera avec des équipages commerciaux embauchés directement par cette filiale à des conditions sociales moins disantes.
Les avions seront pilotés par des pilotes Air France et les opérations au sol assurés par du personnel Air France.
Des accords de périmètre limitent le développement de JOON à 18 avions Moyen-Courrier et 10 avions Long-Courrier.
L’ouverture des quatre premières lignes Moyen-Courrier (Berlin, Barcelone, Lisbonne, Porto) est prévue début Décembre avec la mise en ligne de 6 Airbus.
Quatre A340 seront utilisés  pour les cinq   premières liaisons  Long-Courrier à l’été 2018 dont deux sont déjà annoncées : Fortaleza au Brésil et Mahe aux Seychelles. Le premier A350 est prévu pour l’hiver 2019.
Cette nouvelle marque vise plusieurs objectifs :
– Baisser les prix de revient sur des lignes très concurrencées où le client fait le prix.
– Redresser la performance économique du Hub de Roissy. En 2015, 80% des lignes Moyen-Courrier  du Hub étaient déficitaires dont 37% en situation de grande fragilité car déficitaires y compris en tenant compte de leur contribution au réseau Long-Courrier. En 2016, 39% de l’activité Long-Courrier était déficitaire.
Si Air France devait supprimer ces liaisons au départ de CDG, elle fragiliserait son hub principal qui est passé de la 2eme à la 4eme place en terme de connectivité directe après Londres Heathrow et Amsterdam.
– Servir de laboratoire d’innovation et permettre au groupe Air France d’améliorer son image auprès des jeunes.
-Contrer les compagnies du golfe qui nous prennent des parts de marché vers l’Asie.
Face à l’intensité de la concurrence des low cost qui pèse sur les marges, les compagnies traditionnelles doivent mettre en place des structures plus légères afin de baisser leurs coûts unitaires et multiplier de nouvelles  marques pour adresser et reconquérir des parts de marché.
Avec JOON, les économies attendues reposent principalement sur les coûts salariaux des équipages commerciaux. On acte donc la nécessité de s’éloigner des statuts sociaux de la compagnie mère pour gagner une rentabilité indispensable. Sur les 170 millions d’Euros d’économies brutes attendues d’ici 2020, 62 millions seront portées par les PNC.
Pour faire de JOON une machine de guerre contre les compagnies du golfe, tabler sur la baisse des coûts  sera insuffisant. Il va falloir également gagner le pari de l’innovation pour convaincre de nouveaux clients et de nouveaux marchés.

AUGMENTATION DE CAPITAL

Lors de  l’assemblée générale du 04 Septembre 2017, les actionnaires du groupe Air France KLM ont approuvé à plus de 94% l’entrée de China Eastern et Delta Airlines au capital du groupe.
Ces deux compagnies vont acheter chacune 10% du capital pour un total de 750 Millions d’Euros dans le cadre d’une augmentation de capital réservée.
Cette augmentation de fonds propres permettra au groupe Air France KLM un désendettement à hauteur de 500 Millions d’Euros permettant de présenter un ratio d’endettement comparable à ses concurrents européens et d’entrer au capital de Virgin Atlantic à hauteur de 31%.
Delta Airlines dont les bénéfices sont considérables (6 Milliards de dollars en 2016) est déjà actionnaire minoritaire de China Eastern (3,5%) et possède 49% du capital de Virgin Atlantic, numéro deux  à Londres Heathrow.
China Eastern basé à Shangai s’installera également dans le futur aéroport de Pékin prévu en 2019.
Delta Airlines est notre partenaire historique dans le cadre de l’alliance Skyteam créée en Juin 2000 et d’une Joint-Venture très profitable avec Air France KLM et Alitalia mise en place en 2009. Cette JV représente 20% des recettes du groupe Air France KLM et 70% des profits. C’est notre réseau le plus rentable.
Cette machine à cash va s’amplifier par la création d’une nouvelle  JV Delta Airlines- Air France KLM- Virgin Atlantic entre l’Amérique Nord ( Usa- Canada-Mexique) et l’Europe et le Royaume uni qui deviendra l’alliance numéro 1 entre ces deux continents et nous permettra de faire du pricing conjoint de Londres vers l’Afrique et l’Asie.
Le profit sera partagé entre les trois compagnies au prorata de leurs tailles respectives 40/40/20.
Alitalia va sortir de cette JV et ne sera plus membre de droit et perdra ainsi son droit de veto.
D’ici la fin de l’année, la JV avec China Eastern sera en phase de renégociation. Cette JV est moins mature que la précédente mais génère déjà un important chiffre d’affaires.D’après IATA, en 2024,la Chine deviendra le premier marché mondial passager devant les USA.

Cette prise de participation capitalistique est une bonne nouvelle pour le développement du groupe qui sera l’allié européen de deux poids lourds américains et chinois. La fusion des deux JV de Delta avec des partenaires européens est une opportunité pour répondre aux défis de demain en consolidant notre réseau le plus rémunérateur exposé à une nouvelle concurrence des compagnies low cost long courrier telle que Norwegian Airlines qui a déjà dépassé KLM en capacité sur l’Amérique Nord .
La négociation de nouvelles règles de partage d’activité et le départ prévu d’Alitalia comme membre de droit permettront des possibilités de croissance de capacité que nous n’avions plus dans le cadre de la JV actuelle.
La faible valeur boursière du groupe Air France KLM ne lui permet pas de financer ses ambitions en prenant des participations capitalistiques. Delta Airlines (valorisé à 41 milliards de dollars) est le leader de ce deal qui permet à son partenaire européen d’acheter des parts dans Virgin Atlantic.
L’arrivée au Conseil d’administration d’Air France KLM de deux administrateurs (1chinois et 1 américain) aura à moyen terme un impact sur l’indépendance du groupe. Conformément à la loi Florange, leurs droits de vote seront doublés d’ici 2019.

HOP

Hop est dans le coma et le Pôle régional français a du plomb dans l’aile.
Le réseau court courrier Hop/ Air France devait revenir à l’équilibre en 2017. A ce jour, nous sommes très loin de ce scénario. Des irrégularités d’exploitations gravissimes constatées chez Hop depuis plus de deux ans mettent cette compagnie en danger.
En Juin 2016, Hop avait déjà mis en place un plan appelé Recoverex pour pallier la destruction de valeur provoquée par une crise d’exploitation sans précédent générant des annulations de vols par dizaines chaque jour. Depuis, la situation s’est encore dégradée. La compagnie Hop est déstabilisée par une fusion engendrant plus de désorganisations que de synergies ,par une stratégie Maintenance inefficace, et par l’application de l’accord filiale- filière qui impose le recrutement à hauteur de 30% de pilotes des filiales en cas d’embauche de pilotes au niveau d’Air France.
En premier lieu, les salariés de Hop mais aussi les salariés d’Air France, de Blue Link ainsi que nos clients subissent ce désastre et la stratégie de la direction pour redresser la barre tarde à venir.
Cette stratégie devait être présentée au conseil d’administration en Juillet mais ce point a été reporté pour l’automne.
Les pertes s’accumulent, la trésorerie se dégrade, une petite dizaine d’avions est immobilisée et remplacée par  des affrètements coûteux. On peut d’ailleurs s’interroger sur les ouvertures de lignes prévues cet hiver telles que Lyon Rouen alors que Hop n’est pas en mesure de traiter les lignes déjà existantes.
Rappelons que le marché France est le premier marché du groupe. 63% des clients  couverts par un contrat firme voyagent sur nos vols domestiques hors CDG.