Malgré un calendrier très dense de réunions de négociations, à l’approche du 28 février, il semble que l’intersyndicale SNPNC UNSA et la Direction soient dans l’incapacité de trouver le chemin de la négociation  pour un accord équilibré.

Le divorce est consommé, les uns ne voulant plus parler aux autres. Nous avons d’un côté une Direction qui poursuit un objectif flou pour nombre d’entre nous et d’autre part cette intersyndicale qui semble ne pas être en capacité, à ce jour, de construire les garde-fous nécessaires à l’avenir des PNC d’Air France. Nous nous retrouvons ainsi dans la situation aberrante où, si l’on s’en tient à l’inventaire à la Prévert de l’Intersyndicale, force est de constater que nous perdons beaucoup, et gagnons peu au regard de ce qui était proposé en juillet 2016, avec en plus le prix d’un conflit coûteux et inutile pour les PNC.

Face à cette situation de blocage démontrant l’impuissance de cette intersyndicale dans ces négociations, celle-ci prend régulièrement pour cible l’UNPNC, parce que nous  proposons une alternative à l’immobilisme actuel. Nous déplorons une telle attitude.

N’en déplaise à certains, l’UNPNC est un syndicat affilié à la CFDT. Comme le SNPNC l’est à FO et l’UNSA PNC à l’UNSA… Nous défendons notre corporation, et travaillons au renouveau du dialogue social à Air France. L’UNPNC est un syndicat national implanté durablement dans toutes les compagnies françaises (Transavia, HOP, Corsair, Aigle Azur, etc…), et également présent dans les instances européennes (Cabin Crew Committee, …). Ainsi, nous revendiquons, tout comme cette intersyndicale, une vision corpo de notre métier sans en oublier l’intérêt général. Si nous défendons la convention nationale PNC, c’est avant tout pour protéger l’ensemble des PNC français dont les conditions d’utilisation sont de plus en plus proches des IR-OPS, quand elles ne sont pas moins

C’est bien parce que notre syndicat est soutenu par une confédération que l’UNPNC peut bénéficier d’une représentation du PNC au niveau national et auprès des ministères publics, sans concéder pour autant notre liberté d’action et notre autonomie. Enfin la participation de nos adhérents est au cœur de notre développement, leur droit d’expression au centre de notre action.

De fait, comment comprendre que des syndicats PNC utilisent leur représentativité pour s’attaquer régulièrement  à un autre syndicat (qui ne réalise comme ils se plaisent à le rappeler, qu’un score marginal aux élections) ? Est-ce pour cela que le PNC d’Air France les a légitimés ? NON !

Au contraire, leur énergie devrait être mise au profit de la négociation. L’UNPNC ne compte pas regarder passivement l’Intersyndicale et la Direction mettre à mal l’avenir des PNC à Air France. Une opposition constructive face à la Direction est nécessaire, c’est-à-dire être en capacité de proposer des alternatives, réfléchir à ce que nous sommes susceptibles de négocier, en y opposant des contreparties en notre faveur.

Paradoxalement, refuser toute négociation et tout compromis nous a conduits ces dernières années à des passages en force répétés de la Direction.

Et cela continue,  les pistes qu’étudie actuellement la Direction sont pour certaines inacceptables, citons :

  • Revue à la baisse du tableau d’abattement des jours OFF sur LC : cette pratique mise en œuvre par application d’accords conventionnels est déjà plus que douteuse, et souvent contestée par des arrêts de la cour de cassation. L’UNPNC souhaitait des améliorations sur ce sujet, l’entreprise le brandit à nouveau comme un levier d’économie.
  • Pose de 7 jours de congés minimum : là encore un retour en arrière ; outre la frustration des PNC concernant l’attribution des CA. Poser régulièrement des périodes courtes est devenu pour nombre de PNC, un moyen de gérer individuellement la fatigue liée à la densité des plannings.
  • Adaptation de la grille de rémunération : mesure due au soi-disant vieillissement de la population et à l’allongement des carrières. Cela nous paraît très contestable au regard des départs naturels à venir et des recrutements prévus qui entraîneront nécessairement un rajeunissement de notre population.
  • Compo Peq sur A319 à 3 PNC sur 5 destinations: il avait été convenu, au moment de la proposition d’accord de juillet 2016, de réfléchir aux aménagements de service possibles ; aujourd’hui on n’en parle plus…
  • Création du rythme 5ON/3OFF/S4 : Si ce rythme devait être adopté, il ne devra se faire que sur volontariat et, en aucun cas devenir la norme. Le choix du rythme est un acquis cher aux PNC MC CC, dans la gestion de leur quotidien.

Nous sommes donc bien loin de la simple stabilisation des coûts unitaires et des 16 propositions d’amélioration du projet de reconduction de l’accord de juillet 2016, qui n’étaient certes pas exceptionnelles, mais qui plaçaient les PNC d’Air France dans une situation bien moins précaire (au moins jusqu’en mars 2018).

L’UNPNC ne s’inscrit pas en donneur de leçons, mais refuse d’être le bouc émissaire de l’Intersyndicale qui, avec la direction, sont les acteurs de notre avenir proche… Avec près de  trois réunions par semaine jusqu’à la fin février, souhaitons que le bon sens et la raison l’emportent, car, à l’heure actuelle, les PNC se sentent particulièrement exclus du huis clos en cours.

Quel est le positionnement de l’Intersyndicale sur le projet BOOST ?