Lettre de l’Administrateur Air France-KLM
François Robardet Représentant des salariés actionnaires PS et PNC

N°610, 3 juillet 2017

 > AIR FRANCE-KLM : les résultats semestriels mal accueillis

(source Agence Option Finance) 28 juillet – Air France perd 3,14% à 11,71 euros (ndlr : vendredi 28 juillet) à la suite de la publication de ses résultats semestriels. La compagnie aérienne a pourtant publié un bénéfice net semestriel de 151 millions d’euros contre une perte de 114 millions d’euros il y un an. Le résultat d’exploitation s’est établi à 353 millions d’euros contre 200 millions d’euros un an auparavant. Le cash-flow libre d’exploitation est ainsi ressorti à 668 millions d’euros.

Le chiffre d’affaires a bénéficié d’un trafic robuste (+5,9%) pour afficher une progression de 3,3% en données publiés à 10,79 milliards d’euros. A données comparables, le chiffre d’affaires a augmenté de 2,6%.

Sur les six premiers mois de l’année, la capacité a augmenté de 4,2% tandis que le coefficient d’occupation a gagné un 1,4 point. Le revenu unitaire a affiché une hausse de 0,9% alors que les coûts unitaires sont restés stables sur la période.

Concernant Transavia, une forte croissance de la capacité (+18,57%), une augmentation du coefficient d’occupation (+0,8 point) et un revenu unitaire en hausse de 5,8% ont conduit à un résultat d’exploitation positif au premier semestre. Cette performance a été renforcée par une diminution des coûts unitaires de 2,0%, à taux de change et prix du carburant constants. Le groupe anticipe un résultat positif pour Transavia sur l’année 2017.

Par ailleurs, le groupe constate des engagements de réservations long-courriers pour les quatre prochains mois supérieurs au niveau de l’année dernière.

S’agissant des perspectives 2017, la variation de la recette unitaire à taux de change constant est attendue légèrement positive pour le deuxième semestre 2017. Malgré l’impact négatif sur l’évolution du coût unitaire d’un coefficient d’occupation en hausse et du profit-sharing, le groupe attend pour 2017 une réduction du coût unitaire entre 1,0% et 1,5% à change, prix du carburant et charges de retraites constants. Air France – KLM prévoit une baisse de la facture carburant de 100 millions d’euros au deuxième semestre 2017.

Concernant les objectifs, la compagnie prévoit un cash-flow libre avant cessions positif, avec un plan d’investissement attendu dans le haut de fourchette de 1,7 à 2,2 milliards d’euros.

A l’occasion de cette publication, le PDG d’Air France – KLM, Frank Terner, a annoncé que la nouvelle filiale Joon démarrera probablement avec des lignes à destination de Berlin, Barcelone, Lisbonne et Porto.

Mon commentaire : Les résultats semestriels du Groupe confirment la progression des premiers mois de l’année. La vente de billets s’est accrue pour l’ensemble des zones géographiques. La recette unitaire progresse pour la première fois depuis trois ans. Mais surtout le prix du pétrole reste modéré et stable, ce qui rend les prévisions plus fiables et offre des perspectives de croissance. Les billets déjà vendus pour les quatre prochains mois confirment cette tendance positive au second semestre.

Malgré ces bons résultats, le cours de l’action a baissé de 5,5 % en deux jours. C’est l’un des effets d’une augmentation de capital. Certains analystes soulignent que sur l’apport de 750 millions d’euros, 500 serviront au désendettement. On notera que l’entrée de deux partenaires au capital, Delta (numéro deux du transport aérien) et China Eastern est sans réciprocité : AF-KLM ne devient pas actionnaire de ces deux entreprises. Ce qui ne l’empêchera pas de développer ses liens commerciaux aux États Unis et en Chine.

> Vers une privatisation des aéroports de Paris

(source Journal de l’économie) 27 juillet – Les aéroports de Paris pourraient bien être privatisés. La vente des participations de l’État dans les deux aéroports parisiens pourrait rapporter près de 7 milliards d’euros.

Les consultations entre le gouvernement, l’Élysée et les dirigeants de Paris Aéroports vont bon train ces derniers jours, explique BFMTV. L’entreprise sera privatisée, assure ainsi une de ces sources. L’État détient 50,6% de l’entreprise gestionnaire des aéroports de Roissy-CDG et Orly. Cette vente correspond à la volonté de Bruno Le Maire d’écouler pour 10 milliards d’euros de participations publiques dans des entreprises. Et Paris Aéroports est en première ligne au vu du montant espéré.

Plusieurs scénarios sont sur la table de Bercy. Le premier permettrait de récupérer 7 milliards d’euros de la vente de la totalité des participations de l’État. Vinci, aux reins financiers solides, pourrait créer un consortium afin d’apporter l’argent nécessaire à une telle opération. Un autre scénario verrait l’État conserver 30%  de l’entreprise, auquel cas la vente pourrait concerner 20% du capital vendus par lot de 4 ou 5%.

Une troisième hypothèse veut que les pouvoirs publics conservent le foncier ; enfin, le dernier scénario verrait la scission de Paris Aéroports en deux entités, une pour chaque aéroport. L’idée ici étant de stimuler la concurrence. Selon les spécialistes, ces deux dernières hypothèses sont peu probables. (…) L’État pourrait privatiser Aéroports Paris dès l’année prochaine.

Mon commentaire : Au fil des semaines le désengagement de l’État dans ADP se confirme. À quelle hauteur, total ou partiel ? Il serait bon de s’interroger préalablement à la privatisation sur les conséquences de ces changements pour les compagnies aériennes françaises. Les assises du transport aérien prévues en 2018 sont un cadre idéal pour en débattre.

> Air France suspend ses vols vers Caracas en prévision de l’élection

(source Zone bourse) 29 juillet – (…) Plusieurs compagnies aériennes dont United, Air Canada et Lufthansa ont déjà suspendu leurs vols vers le Venezuela, où les violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont fait plus de 110 morts depuis le début du mouvement de contestation au mois d’avril.

« En raison de la situation au Venezuela, Air France est amenée à suspendre ses vols à destination de Caracas du dimanche 30 juillet 2017 au mardi 1er août inclus », a annoncé la compagnie dans un communiqué transmis tôt samedi matin.

« Des mesures commerciales exceptionnelles sont proposées à nos clients voyageant de et vers Caracas dans les prochains jours », poursuit Air France.

Delta Airlines a pour sa part annonce samedi que son dernier vol hebdomadaire entre Atlanta et Caracas décollerait le 16 septembre. La compagnie a ajouté qu’elle contactait ses passagers ayant réservé une place à bord de vols qui étaient prévus à une date ultérieure.

(…) Les Vénézuéliens sont appelés à voter dimanche pour l’élection d’une assemblée qui pourra rédiger une nouvelle Constitution et mettre de côté l’actuelle assemblée, où l’opposition est majoritaire. Cette dernière dénonce une mascarade visant à donner les mains libres au président Nicolas Maduro pour instaurer une dictature.

Aux risques liés à la situation politique au Venezuela s’ajoutent aussi des contentieux financiers entre des compagnies aériennes et les autorités du pays liés aux taux de change en vigueur à Caracas. Selon l’Association du transport aérien international (IATA), Caracas devrait plus de 3,8 milliards de dollars aux compagnies aériennes.

Mon commentaire : Air France-KLM, à l’instar des autres compagnies aériennes, est depuis plusieurs années attentive à la situation au Vénézuela. La crise politique se double d’une crise économique. Pour éviter d’en subir les désagréments, le groupe a décidé depuis plusieurs mois de ne plus vendre de billets d’avion en monnaie locale (le bolivar).

> Etihad Airways affiche sa première perte annuelle depuis 2010

(source Reuters) 27 juillet – Etihad Airways, l’une des trois grandes compagnies aériennes du Golfe, a accusé une perte de 1,9 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros) en 2016, en raison de dépréciations et de ses investissements dans des compagnies européennes en difficulté.

Cette perte, à comparer avec un bénéfice net de 203 millions de dollars en 2015, est la première affichée par la compagnie d’Abou Dhabi depuis 2011, année où elle a réalisé ses premiers bénéfices.

(…) La compagnie publique d’Abou Dhabi est entrée dans une période de changement. L’Irlandais Ray Gammell, a pris temporairement les rênes du groupe après le départ le 1er juillet du directeur général James Hogan.

Ce dernier avait mis en place une stratégie de développement via des prises de participation minoritaires dans d’autres compagnies aériennes, afin de pouvoir rivaliser avec Emirates et Qatar Airways.

(…) Etihad a inscrit une dépréciation exceptionnelle de 1,9 milliard de dollars en 2016, dont 1,06 milliard de dollars pour les avions et 808 millions pour ses expositions à Alitalia et Air Berlin.

Le chiffre d’affaires a baissé de 7,1% à 8,36 milliards de dollars l’année dernière, en dépit d’une progression de 5,1% du nombre de passagers transportés à 18,5 millions. Le coefficient d’occupation est ressorti en légère baisse à 78,6%.

« Cette année est difficile pour l’ensemble du secteur de l’aviation et l’environnement concurrentiel en constante évolution devrait peser sur la performance en 2017 », a indiqué Ray Gammell dans un communiqué.

Mon commentaire : Les compagnies du Golfe ont vu leur croissance ralentir ces deux dernières années. Emirates, la plus grosse de cette région, a publié en mai un bénéfice annuel 2016 en repli pour la première fois depuis cinq ans. De son côté Etihad est en passe de céder quelques unes de ses participations dans des compagnies aériennes européennes.

> IAG revoit à la hausse ses prévisions, le titre monte

(source L’Usine Nouvelle) 28 juillet – IAG, le propriétaire des compagnies aériennes British Airways, Iberia, Aer Lingus et Vueling, a dit vendredi anticiper désormais une hausse à deux chiffres de son bénéfice opérationnel 2017 au vu d’une vaste amélioration de ses performances au deuxième trimestre, obtenue malgré une panne qui a immobilisé certains vols il y a deux mois. (…).

Avant la révision à la hausse de ses perspectives annuelles, IAG avait dit simplement s’attendre à une amélioration de ses résultats d’une année sur l’autre

Willie Walsh, directeur général d’IAG, a qualifié les performances du premier semestre de très solides, son ton résolument positif tranchant avec la prudence de concurrents tels que Lufthansa, Ryanair ou easyJet, qui se sont dit inquiets d’une baisse des prix.

« Tout ce dont nous pouvons parler c’est de ce que nous voyons. Et, de toute évidence, ce que nous constatons en termes de performances semble différer quelque peu de ce que d’autres disent », a-t-il dit à des journalistes.

Plus tôt dans la matinée, Air France-KLM (…)  s’est également montré optimiste pour la suite de l’année, après des résultats trimestriels supérieurs aux attentes grâce à une solide demande pour le transport aérien.

Sur les six mois au 30 juin, le groupe a précisé que son résultat d’exploitation avait augmenté de 37,3% par rapport à la même période de 2016, à 975 millions d’euros.

Sur le seul deuxième trimestre, ce bénéfice est de 805 millions d’euros, soit un total supérieur de 9% au consensus, ont noté les analystes de RBC, qui ajoutent que la nouvelle prévision annuelle les renforce dans leur opinion d’une saison estivale 2017 qui s’annonce bonne.

La recette unitaire d’IAG a progressé de 1,5% sur le seul deuxième trimestre, soit une première augmentation sur un an de ce poste depuis 2014.

(…) Willie Walsh a dit que l’annonce, faite jeudi par Air France-KLM, d’un renforcement de son réseau d’alliances n’allait guère changer la donne dans le secteur, tout en estimant qu’il était prématuré d’avoir un avis tranché à ce sujet.

Mon commentaire : A son tour le groupe IAG annonce de bons résultats semestriels et des perspectives optimistes pour la fin de l’année. Ce qui est le cas de la plupart des grandes compagnies européennes. Lufthansa, qui avait dans un premier temps fait des annonces pessimistes, entrainant une chute des cours de bourse des compagnies européennes, a dû reformuler et préciser ses prévisions de façon moins tranchée.

> Airbus réduit encore la cadence de l’A380

(source Journal de l’aviation) 28 juillet – Lors de la publication de ses résultats semestriels le 27 juillet, Airbus a annoncé une nouvelle réduction des cadences sur le programme A380. Ne parvenant pas à entretenir son carnet de commandes, l’avionneur a décidé de passer le rythme des livraisons à huit par an en 2019.

Airbus avait décidé en 2016 de ralentir les livraisons d’A380 à douze par an en 2018, contre 27 en 2015. (…). Au 30 juin, 104 A380 restaient à produire (dont 47 pour Emirates). Six ont été livrés depuis le début de l’année – tous aux trois grandes compagnies du Golfe. Alors que les premiers appareils de seconde main arrivent sur le marché et pour tenter de relancer l’intérêt pour le Super Jumbo, un projet d’amélioration a été dévoilé au salon du Bourget, l’A380plus qui sera notamment doté de nouveaux winglets.

Airbus a également commenté ses autres programmes et mis en avant les difficultés que lui posaient les problèmes de ses motoristes, notamment Pratt & Whitney sur le programme A320neo. Bien que le motoriste nord-américain ait apporté des correctifs sur les PW1100G-JM, ils n’ont « pas encore donné entière satisfaction en conditions normales d’exploitation » et certaines compagnies continuent de pâtir d’une disponibilité réduite par rapport à ce qui était prévu (notamment en Inde). Par ailleurs, Tom Enders, le CEO du groupe, a précisé que Pratt & Whitney n’avait livré qu’un tiers des moteurs par rapport à ce qui était prévu pour le premier semestre, soit une quinzaine. Airbus maintient toutefois son objectif de livrer environ 200 A320neo en 2017, même s’il prévient qu’il sera « plus difficile à tenir compte tenu de ces problèmes de moteur ». Cinquante-neuf appareils ont été livrés depuis le début de l’année.

L’avionneur a également souligné que la montée en cadence sur le programme A350 se poursuivait et que l’objectif de dix livraisons par mois en 2018 tenait toujours. Si des problèmes persistent et continuent d’occasionner des retards – qui ont notamment poussé Qatar Airways à annuler quatre créneaux -, Airbus constate que « les perturbations résiduelles de la chaîne d’approvisionnement continuent de se résorber ».

(…) Le groupe Airbus a enregistré un chiffre d’affaires stable au premier semestre par rapport à l’année dernière, à 28,7 milliards d’euros. Le bénéfice net a en revanche accusé une baisse de 15% à 1,5 milliard d’euros.

Mon commentaire : Le manque d’attractivité de l’A380 se confirme. Emirates est aujourd’hui la seule compagnie à croire en cet énorme avion. Peut-être trouvera-t-il sa place dans quelques années, si le transport aérien progresse au point de saturer les aéroports ?

> Le secteur aérien aura besoin de 637.000 nouveaux pilotes d’ici à 2036

(source Le Soir) 26 juillet – 637.000, c’est le nombre de pilotes de ligne que l’aviation mondiale aura besoin de recruter pour accompagner la croissance du trafic aérien au cours des vingt prochaines années. C’est en tout cas ce que prévoit le constructeur aéronautique américain Boeing dans une étude annuelle publiée mardi servant de référence pour l’industrie du transport aérien.

(…) C’est la région Asie-Pacifique qui rencontre la plus grande demande puisqu’à elle seule, elle concentre plus d’un tiers (253.000 pilotes) des besoins de recrutement de ce personnel extrêmement qualifié, suivie de l’Amérique du nord (117.000) et de l’Europe (106.000), selon les précisions couvrant les années 2017 à 2036.

Les besoins en techniciens de maintenance pour les compagnies aériennes s’élèvent pour leur part à 648.000, soit une baisse de 4,6% par rapport aux prévisions de 2016, “en raison principalement de la réduction du nombre d’heures de maintenance requises sur les avions Boeing 737 MAX”, souligne le document de la division Services Globaux de Boeing.

Quant aux membres du personnel navigant, 839.000 hôtesses et stewards seront nécessaires d’ici à 2036, dont 308.000 en Asie-Pacifique, 173.000 en Europe, 154.000 en Amérique du nord et 96.000 au Moyen-Orient.

Au cours des 10 prochaines années, l’aviation commerciale aura besoin de recruter 255.000 nouveaux pilotes de ligne dans le monde, selon une étude rendue publique fin juin au Salon du Bourget par le spécialiste de la formation dans les domaines de l’aviation civile, CAE.

Toutes les compagnies du monde sont concernées soit par des sous-effectifs ou une situation de pénurie de pilotes, selon de nombreux experts.

Mon commentaire : Cet article nous rappelle que le secteur aérien se développe. Le besoin de recruter des pilotes ainsi que toutes les autres catégories de personnel seront d’une ampleur comparable.

Fin de la revue de presse

> Mon commentaire sur l’évolution du cours de l’action Air France-KLM

L’action Air France-KLM est à 11,435 euros en clôture lundi 31 juillet, en baisse de 2 euros par rapport au lundi 17 juillet.

La moyenne des objectifs de cours (le consensus) des analystes pour l’action AF-KLM continue de monter à 11,25 euros.

Le baril de pétrole Brent (mer du nord) est à 49$ en hausse de 3$ par rapport à lundi dernier.

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux conduire ma fonction d’administrateur du groupe Air France-KLM.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l’actionnariat salarié…

A bientôt.

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| François Robardet