Pour donner suite aux 2 journées de communication organisées par la Direction du CSP les 17 et 18 juin, la CFDT a souhaité partager avec elle vos ressentis et témoignages :
- Les réunions d’information :
La CFDT salue la volonté affichée de vouloir informer, sans tabou, tous les salariés du Centre de Services Partagées sur des sujets aussi sensibles que les budgets, les mobilités, les projets prévus à moyen ou long terme.
Certaines évolutions, comme la disparition de la billetterie, finiront par impacter directement les métiers comptables et financiers, mais également les commerciaux. Les anticiper, c’est permettre l’évolution vers de nouvelles activités, de nouveaux métiers et donc garantir l’employabilité des salariés, quel que soit le niveau.
L’intention est bonne, mais nous regrettons le manque d’anticipation sur les réactions, pourtant légitimes, de beaucoup de collaborateurs qui n’étaient pas préparés à un discours jugé parfois frontal, abrupte, donc anxiogène.
- L’Agilité
Pour faciliter l’atteinte de son objectif, le CSP déploie depuis 2 ans maintenant, l’agilité managériale. Késako ? (extrait de « monter son business.com)
Fondamentalement opposé au taylorisme, le management agile est une méthode d’organisation “humaniste” qui permet à une entreprise d’être plus productive, tout en responsabilisant chaque département qui en fait partie.
Puissant outil d’optimisation, être agile est fondamental si vous souhaitez que votre business tienne la route. En pleine expansion dans les années 90 et avec le développement des nouvelles technologies, cette méthode allie autonomie des employés au sein d’une entreprise, mais aussi auto-organisation, adaptabilité et résilience.
Une entreprise sera dite “agile” lorsque chaque service de l’entreprise collabore et évolue ensemble. En effet, plus votre entreprise est grande, plus il est difficile de savoir ce que font vraiment les autres services et de comprendre comment chaque service a son importance.
Les différentes parties non seulement collaborent, mais ils savent aussi anticiper et comprendre les changements nécessaires à accomplir, afin d’être plus rentable et productif. Ils savent comment intégrer ces changements dans un but commun.
Afin d’être agile, vous devez inclure trois “paramètres” : la motivation du personnel, l’utilisation des nouvelles technologies, mais aussi la reconfiguration constante des méthodes et des processus de travail.
A en croire cet extrait, qui corrobore les explications que nous avons obtenues de la direction du CSP, l’agilité est donc LA voie royale, qui mènera chacun des salariés à l’épanouissement individuel, tout en garantissant un bon niveau de productivité.
Bien que favorable à cette méthode sur le principe, la CFDT reste plus dubitative quant à l’application qui en est faite au CSP.
En effet, force est de constater que les moyens pédagogiques pour expliquer le but et la raison d’être de cette méthode n’ont pas suffisamment été déployés. Par manquant d’arguments convaincants, trop de techniciens subissent les changements d’organisations, la poly activité, la polyvalence, sans y trouver de sens. Or c’est justement grâce à leur savoir-faire et leur savoir être, qu’ils pourront garantir à la fois la productivité voulue par Air France et nos clients, mais de fait leurs emplois. Mieux encore, à en croire les articles universitaires sur le sujet, la méthode agile est un révélateur de compétences et donc d’épanouissement. Pour la CFDT, le paramètre « motivation du personnel » au CSP a été négligé.
De plus, cette méthode doit concerner tous les maillons de la chaîne. Aujourd’hui ce sont essentiellement les techniciens qui sont touchés, voire qu’une partie d’un service et pas l’autre. Si la direction veut que son projet soit une réussite, elle doit donner du sens à chacun et fédérer. Ce sont bien tous les salariés qui doivent collaborer.
Enfin, à elle seule la méthode agile ne suffit pas. Plus encore, elle n’est pas adaptée à toutes les situations. Elle n’est qu’un outil de management parmi d’autre. Nous avons donc demandé à la Direction de faire preuve de plus de souplesse, de pédagogie individuelle et collective et surtout, de chercher d’autres solutions complémentaires…c’est ça aussi être agile !
- Time to meet :
Pour faciliter sa mise en place, la Direction du CSP a voulu cadrer le système d’évaluation en appliquant des critères OKR correspondant à des étoiles. Le Graal étant le « 5 étoiles », qui sera difficile, voire impossible à atteindre, car il demande d’avoir réalisé des objectifs dits « exceptionnels » et une à deux priorités par trimestre.
A ce jour, le Time To Meet reste un grand point d’interrogation pour la majeure partie des salariés, car d’une méthode verticale où les objectifs étaient fixés uniquement par le N+1, nous passons sans transition, à une méthode plus horizontale, où le salarié doit être « autonome ». Cette méthode, bien que vertueuse, n’est pas dans les gênes d’Air France et peut déconcerter plus que rassurer. Sans compter la crainte que la non-atteinte des priorités fixées soit utilisée contre soi au moment de l’EAP.
Pour aller plus vite et garantir l’efficacité, il est parfois nécessaire de commencer par ralentir et se poser. Pour la CFDT il était important que la Direction entende vos remontés et ne cherche pas à être toujours « le bon élève » des fonctions supports, en allant trop vite et en menant tous les projets de front…Elle aussi doit savoir gérer ses priorités, les hiérarchiser et fixer des objectifs réalistes et donc réalisables, si elle veut garder la motivation et créer l’adhésion collective !
Le contexte économique actuel de l’entreprise, les réorganisations incessantes dans les services et le départ soudain du directeur financier Marc Verspyck, ne contribuent certainement pas à un climat motivant et optimiste au CSP. La CFDT attend de la Direction, qu’à l’avenir, la transparence s’allie davantage avec la bienveillance et la pédagogie. C’est par là aussi que passera la réussite des projets.
