Déclaration des élus CFDT concernant le projet de sous-traitance complète de l’escale de Toulon à l’horizon 2021

Les élus CFDT au CSE Court-Courrier estiment prématurée l’évocation d’un projet de sous-traitance totale de l’escale de Toulon alors même que le nombre de départs à court terme reste inconnu de tous. La Direction d’Air France ne semble pas mesurer la charge anxiogène qu’elle fait peser sur ses salariés en agissant ainsi. Bon nombre d’entre eux voient, avec ce projet, la perspective d’un troisième changement d’affectation géographique ainsi que le cortège de conséquences que cela génère en matière de vie professionnelle et personnelle. De plus, d’un point de vue économique, l’idée de payer des sous-traitants, si l’escale conserve un nombre de salariés suffisant pour traiter l’activité, semble totalement aberrante ! Depuis longtemps, l’escale de Toulon est connue pour être l’entité la moins coûteuse du réseau Court-Courrier et le fait d’envisager aujourd’hui son abandon laisse craindre un avenir funeste pour le reste des escales France, bien plus onéreuses.
Au-delà de la CFDT et des salariés Toulonnais, c’est donc l’ensemble des agents Air France du Court-Courrier qui s’émeuvent d’un tel projet. En l’absence de départs massifs, rien ne justifie cette politique si ce n’est la volonté assumée de liquider des emplois AF en province !

Lors des débats, la quasi-totalité des arguments mis en avant par la Direction a été contestée par les élus et agents présents :

  • Ratio AMDE/agents trop important → Evidemment, puisqu’il il n’y a ni chef d’escale ni Leader !
  • Effectif ne permettant pas d’être une escale de déroutement → Toulon ne l’a jamais été, vu son statut d’aéroport militaire !
  • Difficultés pour effectuer les formations → La plupart d’entre elles se font aujourd’hui en E-learning et la Direction se plaint de ne pouvoir occuper suffisamment les salariés en hiver !
  • Incertitudes sur la robustesse et l’évolution du programme à moyen terme → Aucune escale n’a de visibilité avec le développement sans limites de Transavia !
  • etc…

La volonté de la Direction est quasiment dogmatique ! Le message est à peine voilé : l’assistance AF en escale est en attrition et plus vite les salariés partiront, mieux ce sera ! Pour Toulon, il existe aujourd’hui des “opportunités de reclassement” dans le bassin d’emploi, donc on fait fi de toute pertinence économique… On accélère !

Les propositions faites aux agents Toulonnais sont les suivantes :

  • PDV 2019
  • Mobilité vers Paris
  • TSC service passage de Nice ou Marseille
  • CRC de Marseille ou de Saphir à Nice avec possibilité d’effectuer l’activité en télétravail complet une fois l’acquisition d’une autonomie suffisante
  • Possibilité de passer à temps partiel sur tous ces postes

Encore une fois, la CFDT déplore cette politique défensive d’autant plus qu’elle percute lourdement la vie personnelle et professionnelle de salariés déjà plusieurs fois impactés dans le passé. Le Court Courrier dans son ensemble peut redevenir un point fort de l’exploitation AF pour peu que la Direction fasse l’effort de réfléchir et d’être inventive. La CFDT a des idées et est toujours demandeuse d’échanges sur le sujet ! Nous avons finalement demandé à la Direction si elle garantissait l’emploi de celles et ceux qui décideraient d’aller vers le Marché France (CRC, Saphir), après 2021. Nous n’avons obtenu aucune réponse !

 

Informations du Président

Les coûts sont stables mais la situation économique au premier semestre n’est pas bonne, les recettes sont principalement impactées. Le Court-Courrier est à -157 millions d’euros et AF dans son ensemble à -33 millions d’euros.

La ponctualité, traditionnellement dégradée en été, a particulièrement souffert des problèmes d’ATC sud-est et des orages violents qui se sont abattus sur le pays.

Les indicateurs SST s’améliorent doucement mais ne sont toujours pas à l’objectif (principal facteur d’incidents : la manipulation bagage piste et passage).

En matière de satisfaction client, hormis les Sky Priority toujours perfectibles, les indicateurs dépassent les objectifs (NPS). Une des rares satisfactions.

Transavia poursuit sa phase de croissance, les chiffres sont bons et les accords pilotes récemment signés (augmentation de la flotte sans limitation) vont dans le même sens.

Les A380 vont sortir de la flotte d’ici à fin 2022, leur remplacement est à l’étude, rien n’est tranché (Airbus A350, 787 dreamliner, etc…).
Remplacement des A318/A319 court et moyen courriers par des Airbus A220 (ex-bombardiers, construits au Canada !)

60 commandes fermes et 60 en option… Les livraisons sont prévues entre 2021 et 2025. Ces appareils seront plus silencieux, plus économes et plus confortables (mono-couloir 5 sièges de front, 3 à droite, 2 à gauche). Les coffres bagages cabine sont beaucoup plus spacieux. Les soutes ne sont pas conteneurisées (vrac). Ces avions peuvent transporter jusqu’à 149 passagers.

Nouvelle sélection PNC en septembre. Les agents ayant échoué lors de la récente campagne ne peuvent pas se représenter, ils le pourront sur les suivantes.

La CFDT a rappelé que la productivité des salariés de la compagnie était en hausse de 3,4%. Nous avons demandé quelle part était attribuée au Court-Courrier. Là encore, la Direction n’a pas répondu, et pourtant les personnels de notre secteur continuent de produire des efforts très conséquents. La limite est atteinte, nous n’admettrons pas que ce 6ème PDV dégrade encore les conditions de travail.

 

Prochaine session CSE, les 24 et 25 septembre 2019