Air France est confrontée une nouvelle fois à un conflit social sous la houlette du SNPL. Pour habilement gagner la bataille de la communication, il nous fait le coup de l’intersyndicale et de la convergence des luttes.

Si l’affaire n’était pas si dommageable pour la Compagnie, on pourrait en rire tant cette posture est ridicule, manipulatrice et parfaitement inconséquente.

Bien que cette grève ne mobilise pas, loin s’en faut, la majorité des personnels, ils en subissent tous les conséquences.

C’est particulièrement vrai dans l’immédiat pour les services commerciaux qui subissent de plein fouet la colère des clients et qui sont exaspérés de voir leur travail et la recette commerciale une nouvelle fois réduits en miettes.

 

L’image d’Air France est de nouveau abîmée, les clients sont excédés, l’opinion publique nous juge sévèrement et les perspectives de versement au personnel de la prime d’intéressement en 2019 (issue d’un accord signé par la CFDT) sont d’ores et déjà sérieusement amoindries.

La grève est certes un droit constitutionnel et un moyen d’action possible. Mais la CFDT ne conçoit pas l’action syndicale comme une recherche permanente de « coup d’éclat » au prix de conflits destructeurs, comme celui que nous subissons aujourd’hui.

Les revendications salariales sont légitimes et la CFDT porte les siennes avec la volonté d’aboutir à un accord, même quand toutes nos demandes ne sont pas totalement satisfaites. C’est le principe d’une négociation, quand elle est loyale et sincère.

La CFDT travaille sur la construction de droits dans la durée, et de ce point de vue, son bilan parle pour elle.
Cette construction de droits pour les salariés ne peut s’ exonérer d’une prise en compte de la santé économique de l’Entreprise et de ses besoins d’investissements, seuls garants de la pérennité de nos emplois.

Chacun sait donc que cette revendication d’une augmentation de 6% en 2018 est parfaitement démagogique et irréaliste.
Chacun le sait, y compris les principaux protagonistes de cette crise. Cette revendication ne figurait d’ailleurs pas au catalogue de la plupart des syndicats lors de la NAO, elle émane du seul SNPL.

 

 

Non seulement le SNPL réclame 6% tout de suite, mais aussi 4,7% de plus pour les seuls pilotes.

Rappelons qu’à Air France, le salaire moyen des OPL est de 153 000€ /an, et celui des CDB est de 231000€/an.

 

La CFDT ne remet pas en cause la rémunération des pilotes et n’a pas pour crédo l’égalité des salaires.

La CFDT a un problème quand des syndicats PNT tentent de nous faire pleurer sur le pouvoir d’achat des pilotes et ne reculent devant rien pour satisfaire à leurs demandes déconnectées du réel.

La campagne médiatique du Président du SNPL, qui se pose en « leader maximo » du mouvement, peut faire illusion auprès de journalistes en quête de buzz, elle ne trompe pas la grande majorité des salariés de la Compagnie.

La Direction ne fait pas mystère de sa volonté de s’entendre avec les pilotes. Comme toujours serait-on tenté de dire… Le calendrier s’y prête puisque nombres de décisions stratégiques sont suspendues à la renégociation d’accords pilotes.

Alors quoi ? il est souvent fait référence aux accords signés dans d’autres compagnies aériennes comme Lufthansa ou Transavia Hollande. Mais pour être honnête, il faut aussi rappeler que ces accords donnant/donnant ont été signés sur 2 ou 3 ans et sous conditions de résultats économiques et de paix sociale, etc… Si telle est la demande, mettons le sujet sur la table !

La CFDT n’avait jusque-là pas souhaité communiquer sur cette grève qu’elle ne soutient pas, mais les procédés malhonnêtes, les outrances et le jusqu’auboutisme affiché nous poussent à sortir de notre réserve.

Trop c’est trop ! Il est urgent que chacun retrouve le sens de la mesure et de l’intérêt général. La CFDT dit Stop ! et renvoie dos à dos la Direction Générale et les syndicats en grève.

 

La CFDT Groupe Air France